Ce contenu existe en version podcast ou en version écrite… A toi de choisir !
La productivité est un domaine qui a été beaucoup étudié et sur lequel des tas de gens très sérieux ont théorisé des tas de lois qui portent maintenant leur nom. Parfois, ces lois sont formulées tellement pompeusement avec des calculs alambiqués qu’on ne voit pas en quoi ça peut nous être utile au quotidien.
Alors qu’en fait si, carrément ! On peut être plus efficace (sans devenir un robot productiviste).
C’est pour ça qu’un peu de vulgarisation n’est pas de refus. Comme pour la loi de Pareto dont je t’ai déjà parlé ici et celle de Parkinson qu’on a vu ensemble là.
Mais aujourd’hui, c’est un principe ultra simple et fon-da-men-tal qu’on va explorer avec la loi de Carlson.
Tu te demandes qui est ce Carlson et en quoi sa loi peut bien t’intéresser. Eh bien, laisse-moi te faire découvrir ça.
C’est quoi la loi de Carlson ?
La loi de Carlson établit qu’une tâche réalisée en continu prend moins de temps et d’énergie que lorsqu’elle est réalisée en plusieurs fois.
Non seulement parce que cette interruption prend du temps mais aussi parce qu’il faut du temps supplémentaire pour retrouver sa concentration. Ce moment où tu reposes les yeux sur le texte que tu étais en train de rédiger et où tu te demandes “J’en étais où déjà” + le temps qu’il te faut pour rassembler tes idées et ton flow, est bien plus long que celui que tu as passé à répondre à ton fils que non tu n’as pas vu son cahier de dessin. Par exemple… (au hasard)
La loi de Carlson est une loi empirique qui a été vérifiée par la suite par des études scientifiques, notamment sur les conséquences des interruptions au bureau.
C’est en 1951, que l’économiste suédois Sune Carlson s’est penché sur l’impact des interruptions sur les tâches quotidiennes, dans le cadre de son livre Executive behaviour : A Study of the Workload and the Working Methods of Managing Directors”. C’est en réalisant cette étude de la charge de travail et des méthodes de travail de certains managers et dirigeants qu’il a constaté qu’un cadre était dérangé en moyenne toutes les 20 minutes et a voulu mieux comprendre l’influence de ces interruptions sur le travail et la productivité.
Ce qui est valable au bureau l’est aussi dans d’autres aspects de nos vies.
Concrètement ça veut dire quoi ?
Concrètement, cette loi nous rappelle à quel point les petites perturbations qui n’ont l’air de rien, parce qu’elles sont généralement très courtes, ont un coût bien plus importants que ce qu’on imagine en terme d’efficacité et doivent être évitées à tout prix.
Oui checker un message reçu, ou une notif’ prend 5 secondes, mais il est fort probable que tu prennes 5 à 10 min. pour te retrouver au même point où tu en étais avant d’être interrompue, en particulier si tu faisais une tâche créative, comme de la rédaction pour laquelle tu as besoin de concentration et d’être dans le flow.
Être interrompue, c’est perdre du temps, multiplier les risques d’erreur et généralement le stress.
Quand utiliser la loi de Carlson
La loi de Carlson est donc un principe à garder en tête au quotidien histoire de minimiser toutes les sources d’interruptions possibles, en particulier quand tu as besoin d’être focus : que ce soit parce que tu dois rédiger un contenu important, ou parce que tu veux être disponible pour apprendre quelque chose, ou participer à une conversation importante à tes yeux.
Lorsque j’accompagne des personnes à reprendre les rênes de leur temps, j’utilise beaucoup la métaphore du bateau comme tu le sais et on passe un certain temps à identifier les nuisibles dont on ne veut pas à bord.
- On pense bien entendu à la nécessité de couper les interruptions extérieures comme les notifications, appels et autres sollicitations… Couper les notif’ semblent plus faciles que d’empêcher d’autres humains de venir t’interrompre, mais si tu définis en amont un cadre et des règles claires du type “ne pas me déranger de telle heure à telle heure” ça se passe très bien (avec les humains d’un certain âge, pour les plus jeunes, ça va probablement être plutôt à toi de t’arranger pour planifier le travail qui demande du focus à des moments où tu n’as pas d’enfants réveillés autour de toi).
- C’est aussi diminuer nos propres interruptions intérieures qui viennent perturber notre concentration.
Je te renvoie à l’épisode (et article) sur Comment avancer efficacement quand on a le cerveau qui part dans tous les sens ? si tu veux en savoir plus à ce sujet. - C’est évidemment, éviter le multi-tâches, qui n’est en fait que le passage rapide d’une tâche à l’autre sous forme d’allers-retours permanents
- Enfin, tu peux aussi penser à batcher certaines tâches plutôt que de devoir te remettre dedans à chaque fois, par exemple traiter tes mails en continu à un moment de la journée, plutôt qu’en plusieurs fois.
Je parle du batching dans cet épisode (ou article) sur la gestion des tâches récurrentes notamment. - Et à éviter de poser des plages de travail demandant de la concentration à des moments où tu sais qu’il va falloir t’interrompre, même si ce n’est que 5 min. (on privilégiera la rédaction d’un contenu le matin plutôt que juste avant l’heure d’aller chercher les enfants à l’école, au cas où on soit dans son flow).
Bref, diminue autant que possible toutes les sources d’interruptions et quand tu t’organises (quand tu planifies ta semaine par exemple) pense à mettre les tâches qui nécessitent du focus à des moments où les interruptions sont minimes et ta capacité à rester concentrée maximisée.
Les limites de cette loi de la productivité
Attention toutefois :
- Si les interruptions ne sont pas bénéfiques, les pauses si ! Alors même au milieu d’une grosse séance de travail hyper focus, pense à te ménager des pauses dont tu choisis le contenu et le moment (ce n’est pas la même chose que de se faire interrompre)
- Il y a aussi un équilibre à trouver entre être interrompue (ou t’interrompre soi-même) trop souvent pour avancer correctement sur ce que tu souhaites faire et te ménager des plages de travail mono-tâche longues et monotones qui te donnent envie de t’ouvrir les veines avec un post-it. Comme toujours reste à l’écoute de ton fonctionnement et de ton état d’esprit du moment afin d’arriver à l’objectif efficacement et dans la bonne humeur.
Donc, pense à Carlson quand tu t’organises ou quand tu es tenté•e de regarder ton téléphone, afin de rester focus mais pense aussi à faire des pauses. Comme toujours c’est une question d’équilibre juste à trouver.
Et toi, dis-moi tu appliques la loi de Carlson ? Quelle pépite retiens-tu de cet article (ou ce podcast) ?
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