Il y a fort fort longtemps, alors que j’étais étudiante dans un IUP Lillois (en vrai il était situé à Roubaix mais pour l’histoire on retiendra que c’était l’Université de Lille, ça vend un peu plus de rêve) j’ai suivi des cours de marketing.
Pendant 3 ans #plainsmoi.
J’en garde 2 souvenirs :
- C’était très chiant, je détestais ces cours : J’avais l’impression qu’on essayait de bidouiller 4 aspects stratégique pour pousser un max d’humains indifférenciés à acheter un produit (dont ils avaient besoin ou pas c’était pas vraiment le coeur du problème).
- Le prof portait des chaussures jaunes hideuses.
En gros, j’aimais pas le marketing.
Cet instrument de manipulation, synonyme de malhonnêteté, suppôt du capitalisme (donc de Satan) et de l’argent à tout prix.
Le marketing c’était le MAL.
D’ailleurs, je me suis bien empressée de m’orienter professionnellement vers la com’ interne pour ne pas servir le capitalisme. (Naïve que j’étais… Comme si faire avaler des couleuvres aux salariés c’était moins le servir… Haha haha haha).
Quelques années plus tard, nous voici en 2020 et je fais du marketing, j’apprends même le marketing à mes clientes.
Suis-je prête à tout pour faire acheter n’importe quoi à n’importe qui ?
Non (Même si Tom Ellis est séduisant en Lucifer, je n’ai pas l’intention de vendre mon âme au diable).
Simplement j’ai pris conscience que le marketing n’est rien d’autre qu’un outil. J’ai presque envie de te dire qu’il y a les bons et les mauvais marketeurs (Genre : Le mauvais marketeur, c’est un gars, il voit un prospect, il sort sa page de vente. Le bon marketeur, c’est un gars, il voit un prospect… bon bah il sort sa page de vente mais c’est pas pareil… Si tu l’as pas, la référence est là)
Le marketing est un outil
Faire du marketing c’est juste faire le lien entre le service / produit que tu proposes et les gens qui en ont besoin.
C’est un outil. Et comme tous les outils, à la base il est neutre. C’est ce qu’on en fait qui est « bien » ou « mal » (je simplifie le propos mais on pourra causer du bien et du mal une autre fois).
Donc le marketing, comme l’argent au passage (lui aussi on l’aime pas trop) sont des outils. Comme un marteau quoi…
Si tu prends un marteau pour planter un clou dans le mur afin d’accrocher un joli cadre dans la chambre de ton bébé. C’est plutôt cool non ?
Si tu prends le même marteau pour faire taire les conseils éducatifs de tata Claudette qui pense que quand même il mériterait bien une baffe le p’tit là… Ça pourrait être vu comme moins cool.
Pourquoi le marketing a mauvaise image
Hein, pourquoi est-ce que quand tu entends le mot marketing toi aussi tu penses que c’est un gros mot ?
Parce qu’il y a un paquet de gens qui s’en sont servi comme des sagouins pour vendre leur soupe (Oui maintenant que j’ai dit que j’avais fait des études il y a fort fort longtemps, je peux me permettre de parler comme au 20ème siècle).
Et ça donne un peu ça :
Source : Completely Serious Comics
Le marketing à papa : Créer le besoin
Sans te faire un cours d’Histoire (pourtant j’adore l’Histoire contemporaine mais bref), le marketing de masse auquel on pense (et que j’ai appris à l’école globalement) date d’une époque de croissance (Trente glorieuses tout ça tout ça) où les gens avaient de l’argent et envie de le dépenser. En face il y avait des médias de masse qui se développaient (la télé qui a bercé notre enfance) et il suffisait d’avoir les moyens de s’offrir de la publicité pour vendre son produit.
C’est ainsi qu’on a pu faire croire à ta mère qu’il fallait à tout prix qu’elle achète cette lessive qui lavait plus blanc que blanc (et à ta fille qu’elle doit porter du rose).
La formule magique étant : créons un produit, montrons à un max de gens combien il est génial en appuyant sur quelques ressorts psychologiques dans la pub, le packaging etc. et faisons-nous un max de blé.
Sauf que les temps ont changé… Les gens ont appris (et les gens ont moins de fric et/ou plus de conscience écologique aussi).
Le marketing de la douleur : Faire mal pour vendre un anti-douleur
Depuis quelques années, on parle de marketing personnalisé, de partir du besoin existant pour y répondre. Ça c’est plutôt cool et j’en parlerais au point suivant. Mais il y en a beaucoup qui s’en sont servi en mode « J’appuie là où ça fait mal, voire j’ouvre un peu plus l’entaille et après j’te propose un pansement« .
Et ça, c’est pourri et ça contribue à la mauvaise image du marketing.
C’est la technique qu’a tenté une nana qui vend des produits pour cheveux frisés il n’y a pas longtemps avec moi (mes cheveux et moi avons parfois du mal à nous entendre #lesvraissavent). En m’expliquant combien ça devait être terrible pour moi d’avoir des problèmes avec mes cheveux, que quand même pour mes rendez-vous clientes ça devait être gênant (faudrait que je leur demande tiens, si ça les gêne que je sois mal coiffée parfois) et avec mon mec hanlala… blablabla…
Honnêtement son offre m’intéressait (sinon j’aurais pas été lui causer) mais sa technique m’a fait fuir en courant.
On voit le même genre sur des pages de vente parfois. Style : « Imaginez si vous restez comme ça ? Ce serait terrible pour vous. Ça va s’empirer. Ça va être un vrai carnage. Alors qu’avec ma solution ce sera le Paradis sur Terre » (Retour de l’être aimé, succès aux examens et plus jamais d’erreurs Windows sur ton PC en prime).
La formule magique étant : trouvons un point douloureux chez certaines personnes, montrons-leur à quel point ça leur fait mal quitte à appuyer dessus et faisons-nous un max de blé en leur vendant un truc (qui résout ou pas le problème, ça ça dépend).
Ce genre de technique me fout en rogne parce que quand on sort de là, qu’on achète ou pas, on souffre plus qu’avant. On arrive avec « J’ai un souci que j’aimerais régler« . On repart avec « Je suis vraiment une sous-merde, autant me jeter dans la Deûle* » . Merci….
*Spéciale dédicace aux Lillois
Alors le « bon » marketing c’est quoi du coup ?
Le marketing c’est juste ce qui va te permettre de parler la langue de l’autre et lui proposer une vraie solution à un problème.
Il a déjà le problème. Tu n’empires pas son état. Il a besoin d’une solution. Tu peux lui apporter la solution…
Ce serait quand même con (et pas très sympa) de passer à côté non ?!
Si tu rejettes le marketing, tu t’empêches de développer une solution vraiment adaptée à un problème. Tu évites de te montrer où sont les gens qui ont besoin de toi. Tu oublies de parler avec leurs mots et de leur permettre de comprendre que tu as cette solution pour eux… et qu’ils peuvent choisir de l’acheter, ou pas.
Genre tu fais un super risotto vegan maison pour 15 mais t’appelles pas tes amis végan pour leur proposer de venir le manger parce que tu voudrais pas les déranger. Tu préfères attendre qu’ils devinent la présence du risotto si tu les croises dans la rue par hasard (sait-on jamais qu’ils aient des détecteurs de bonne bouffe vegan intégré). Du coup, eux mangent des pâtes aux pâtes chez eux et toi tu jettes ton risotto à la poubelle.
Est-ce que demander à tes clients de rêves quel est leur problème et employer leurs mots pour qu’ils ne passent pas à côté d’un truc dont ils ont besoin, c’est de la vile manipulation ?
Est-ce que dire à son fils « d’utiliser son joli coffre pour ranger ses trésors afin d’éviter qu’ils ne passent dans l’aspirateur », plutôt que de lui demander de « ranger les merdouilles qui traînent sur le sol de sa chambre » c’est de la vile manipulation ?
Est-ce que proposer une séance de coaching aux personnes qui en ont « marre de crier sur leurs enfants pour qu’ils obéissent », plutôt que de dire à ces mêmes personnes de venir faire une séance avec toi pour « travailler sur eux afin de gérer leur colère », c’est de la vile manipulation ?
A toi de voir, perso je pense que non…
La formule magique étant : Partir du besoin de personnes avec qui tu as envie de travailler, développer une solution vraiment adaptée à ce problème, leur montrer en quoi ta solution répond à leur problème et leur permettre de l’acheter.
Donc en résumé : le marketing c’est parler la langue de l’autre pour qu’il comprenne et ne passe pas à côté d’un truc dont il a besoin. Ecouter, comprendre et répondre. C’est créer de la relation au fond… Et comme toute relation ça peut être sain ou manipulatoire. Si, de base le produit/service/prestation est pensé sainement, pourquoi le marketing serait pourri… (l’inverse est assez vrai aussi).
C’est simplement concevoir un produit / service à l’intersection entre toi (tes compétences, tes valeurs, ton pourquoi…) et le besoin de certaines personnes. Puis aller à la rencontre de ces personnes pour leur expliquer de manière claire ce qu’elles ont à gagner à travailler avec toi.
Tu vas quand même pas laisser ce formidable outil dans les mains de mini-Donald-Trump en herbe ?!
Alors dis-moi dans les commentaires : le marketing et toi vous en êtes où ?
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Violaine dit
Han ! Mais comme j’ai aimé ton article Cécile ! Un grand merci (zut on ne peut pas mettre de gif ici ! ). Alors maintenant que tu le dis… ça devient vachement plus fluide. Me voilà prête à faire ma page de vente que je procrastinais un peu, il faut l’avouer. En partant de ton point de vue, je me sens bien plus légère ! Merci
Jess dit
Le Marketing est un mot ultra supra inconnu pour moi, limite animal sauvage qui fait peuuur. Et c’est bien le problème 🙁
Alors je vais essayer de l’apprivoiser avec tes conseils. Merci beaucoup !
Alex dit
Tout à fait d’accord, c’est un peu la même histoire que la technologie, qui n’est jamais mauvaise en elle-même mais dont on fait parfois un fort vilain usage… Pour répondre à ta question, Lui et moi on va bientôt faire connaissance, j’espère ! 😀 Et comme ce n’est pas ma tasse de thé, j’ai acheté plusieurs bouquins pour l’apprivoiser.
Question bonus : il faut être lillois pour percer dans le blogging ? Parce que vous êtes une colonie ! Si oui, ça tombe bien, j’en suis ! 😉
ju dit
C’est très clair merci. Mes meilleurs articles de blogs en terme de trafic commencent tous par « comment faire ceci ou cela? » Jusqu’ici j’ai aussi écrit pas mal d’articles en mode « rêverie » et en discutant avec une vraie personne qui voulait démarrer son potager, j’ai bien vu qu’il manquait quelques réponses à ses questions dans le blog. Ton article tombe à pic pour enfoncer le clou.
Sarah dit
Excellent article. Merci ça réconcilie avec le marketing, ça explique ce que l’on peut en faire ou pas. Quand j’ai lu ton article j’ai pensé que la définition que tu donnais à la fin pourrait-être : Le marketing éthique. 😉
J’aime aussi beaucoup le point de vue d’Antoine BM qui explique que quand tu vends quelque chose on a tendance à penser que l’on prend l’argent des personnes, alors qu’en fait elle offre une valeur ajoutée. Et voir la vente comme une valeur ajouté je trouve que l’énergie circule mieux. 😉
Cécile dit
@Violaine : Super ! Ravie que ça t’aide 🙂
@Jess : Dompte-le tu vas voir il est sympa !
@Alex : Ha ha, les Lillois sont partout c’est pour ça !
@Ju : Génial, les échanges avec de vraies personnes sont le meilleur terreau pour tes articles (ou des produits à vendre)
@Sarah : En effet marketing éthique ça pourrait coller. Ça veut dire que le reste n’est pas éthique ^^